Qu’est-ce qu’un ISBN ?

(source : article de Wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/ ISBN)

L’ISBN (International Standard Book Number) ou numéro international normalisé du livre est un numéro international qui permet d’identifier, de manière unique, certains livres publiés. Il est destiné à simplifier la gestion informatique du livre : bibliothèques, libraires, distributeurs, etc.

Attribution

Lors d’une nouvelle édition, le numéro ISBN de chaque édition précédente doit être mentionné, de même que pour une traduction, l’ISBN pouvant être inclus dans un code à barres de type EAN 10 ou EAN 13. En France, l’AFNIL gère les numéros ISBN.

ISBN10

Le numéro ISBN-10 se composait de quatre segments, trois segments de longueur variable et un segment de longueur fixe, la longueur totale de l’ISBN comprenait dix chiffres (En janvier 2007, la longueur a été étendue à 13 chiffres en ajoutant un groupe initial de 3 chiffres). Les quatre segments d’un ancien code ISBN à 10 chiffres sont :

A – B – C – D

  • A identifie un groupe de codes pour un même pays, une zone géographique ou une zone de langue : 0 ou 1 pour les productions de pays anglophones (Afrique du Sud, Australie, Canada anglophone, États-Unis, Gibraltar, Irlande, Namibie, Nouvelle-Zélande, Porto Rico, Royaume-Uni, Zimbabwe), 2 pour les pays francophones (France, Belgique, Canada francophone, Luxembourg, Suisse francophone), 3 pour les pays germanophones (Allemagne, Autriche, Suisse germanophone), mais 982 pour le pacifique sud (zone géographique), etc. Sa longueur est variable : un caractère pour les zones ayant une production abondante (0, 1, 2, etc.), plusieurs pour les zones ayant une production moins abondante, jusqu’à 5 caractères au maximum. Par exemple, pour les publications faites au Cambodge, le code est 99950. Les organisations internationales ont un code réservé : 922. Ce premier segment ne présume pas de la langue de rédaction de l’ouvrage, ainsi des ouvrages publiés en France avec un code 2- peuvent être rédigés en anglais.
  • B identifie l’éditeur de la publication. Sa longueur est variable au sein de chaque groupe linguistique : d’un caractère pour les éditeurs ayant une production abondante à 7 caractères pour les éditeurs ayant une production moindre.
  • C correspond au numéro d’ordre de l’ouvrage chez l’éditeur qui l’attribue normalement séquentiellement (sauf en cas de partage de code résultant d’un accord entre éditeurs). Sa longueur est, elle aussi, variable : d’un caractère pour les éditeurs ayant une production peu abondante, à 6 pour les éditeurs ayant une production abondante. On complète cette zone par des zéros de telle façon que la longueur totale soit égale à 10.
  • D est un code clé de vérification sur un caractère calculé à partir des chiffres précédents. Outre les chiffres de 0 à 9, la clé de contrôle peut prendre la valeur X, qui représente le nombre 10.

Calcul du chiffre clé d’un numéro ISBN à 10 chiffres

On attribue une pondération à chaque position (de 10 à 2 en allant en sens décroissant) et on fait la somme des produits ainsi obtenus.

  • On conserve le reste de la division euclidienne de ce nombre par 11. La clé s’obtient en retranchant ce nombre à 11.
  • Si le reste de la division euclidienne est 0, la clé de contrôle n’est pas 11 (11 – 0 = 11) mais 0.
  • De même si le reste de la division euclidienne est 1, la clé de contrôle n’est pas 10 mais la lettre X. Ceci permet donc d’avoir réciproquement pour les restes de la division 0, 1, 2, 3, … 10 les codes 0, X, 9, 8, …, 1.

Remarques : 11 étant un nombre premier, une erreur portant sur un chiffre entraînera automatiquement une incohérence du code de contrôle. La vérification du code de contrôle peut se faire en effectuant le même calcul sur le code ISBN complet, en appliquant la pondération 1 au dixième chiffre de la clé de contrôle (si ce chiffre clé est X, on lui attribue la valeur 10) : la somme pondérée doit alors être un multiple de 11.

Exemple : Pour le numéro ISBN (à 9 chiffres) 2-266-11156 quelle est la clé de contrôle ?

Soit au total 170 dont le reste de la division euclidienne par 11 est 5.

La clé de contrôle est donc 11 – 5 = 6.

L’ISBN au complet est : 2-266-11156-6. Il s’agit ici de l’ISBN de l’édition de poche de La Chute d’Hypérion de Dan Simmons.

La vérification de la clé complète à 10 chiffres donne la somme pondérée 170 + 6 = 176, qui est bien un multiple de 11.

ISBN-13 et code à barres EAN-13

Pour faciliter leur gestion informatique, chaque livre porte un code à barres à la norme EAN 13 et un code ISBN-13 dont il est dérivé.

Ce code comporte 13 chiffres et est aujourd’hui obligatoire (depuis janvier 2007)3, et doit être utilisé pour tous les nouveaux codes ISBN à la place du code à 10 chiffres. En effet, l’ancienne numérotation est arrivée à saturation et ne permettrait plus d’attribuer simplement des groupes de codes spécifiques aux différents éditeurs (qui devaient alors rechercher des accords avec d’autres éditeurs ayant des ressources de numéros libres dans les groupes de numérotation qui leur avaient été attribués dans le passé).

La conversion d’un ancien code ISBN-10 en code ISBN-13 compatible avec la norme EAN est automatique (et obligatoire pour toutes les transactions électroniques à compter de janvier 2007). Ce code comporte 13 chiffres, et est calculé à partir du numéro ISBN-10 de la façon suivante :

  • les trois premiers chiffres valent « 978 » (978 est le premier des identifiants attribués aux livres dans la codification EAN) ;
  • les neuf chiffres suivants sont les neuf premiers chiffres de l’ISBN (code de la zone géographique, code de l’éditeur, numérotation interne à l’éditeur) ;
  • le dernier chiffre (c13) est une clé de contrôle calculée en fonction des 12 premiers chiffres en calculant le reste de la division par 10 (le modulo 10) de la différence entre 10 et le modulo 10 de la somme de chaque chiffre, chaque chiffre étant pondéré selon un indice de position égal à 1 pour les positions impaires et 3 pour les positions paires, soit suivant la formule4 :

c13 = modulo(10 – modulo(c1 + 3 × c2 + c3 + 3 × c4 + … + c11 + 3 × c12, 10), 10),

    • qui peut également s’écrire ainsi : c13 = modulo(10 – modulo((c1+c3+c5+c7+c9+c11) + (c2+c4+c6+c8+c10+c12) × 3, 10), 10),
    • le chiffre clé obtenu ne peut varier que de 0 à 9 (il n’y a plus de chiffre X),
    • la vérification de la clé de contrôle peut se faire en vérifiant que la somme pondérée (calculée sur les 13 chiffres) est bien un multiple de 10.

Exemple :

  • si le code ISBN vaut : 2-86889-006-7 ;
  • le code EAN-13 sera de la forme : 978286889006x, avec :

x = modulo(10 – modulo((9 + 3×7 + 8 + 3×2 + 8 + 3×6 + 8 + 3×8 + 9 + 3×0 + 0 + 3×6), 10),10),

soit x = modulo(10 – modulo(129, 10),10) = 1,

  • donc le code ISBN-13 vaudra : 978-2-86889-006-1 ;
  • le code EAN-13 sera quant à lui : 9782868890061 (on ôte simplement les tirets) ;
  • la vérification de la clé de contrôle donne la somme pondérée 129 + 1 = 130 qui est bien un multiple de 105.

Attention, La conversion inverse n’est plus autorisée, en effet :

  • il existe maintenant des codes ISBN à 13 chiffres dont le premier groupe de trois chiffres vaut 979 et non 978 ;
  • les groupes de trois premiers chiffres 978 et 979 ont été attribués dans la norme EAN pour l’ISBN ;
  • d’autres préfixes pourront être alloués en cas de besoin à l’ISBN ;
  • certaines publications pourront utiliser des codes EAN-13 non attribués à l’ISBN, mais attribués pour d’autres classes de produits avec lesquels ces publications sont distribuées ;
  • la norme ISBN impose que les versions imprimées du code comportent les tirets séparateurs afin d’en faciliter la lecture. Les codes ISBN-13 et EAN-13 ne sont donc pas équivalents. Il existe cependant des heuristiques permettant de reconstituer le code ISBN-13 à partir du code EAN-13 (cf. liens externes).

Il existe sur le web des convertisseurs automatiques qui vous permettent de réaliser simplement cette opération.

Évolution

Théoriquement, le nombre maximal d’ouvrages pouvant être référencés par la codification ISBN-10 était de 1 milliard, c’est-à-dire 109, où 9 est le nombre de positions utiles (la dixième étant réservée au caractère de contrôle). Cependant la structure interne du code limitait grandement cette possibilité théorique d’attribution : certains domaines (que ce soit au niveau de la communauté linguistique ou de l’éditeur) risquaient de bientôt saturer.

Exemple d’un ISBN nouvelle version

La nouvelle version de la norme ISO 21087 (d’avril 2006) prévoit que le code ISBN comporte 13 chiffres. Cette norme est entrée en vigueur depuis 01/01/2007. Ce changement répond à deux objectifs:

  • accroître la capacité de numérotation
  • rendre plus compatible cette numérotation avec les systèmes de code à barres à 13 chiffres

Ceux-ci étant les plus utilisés dans la distribution8.

Cette évolution de 10 à 13 chiffres est semblable à l’évolution du protocole informatique d’adressage IP de la version 4 sur 4 octets à la version 6 sur 16 octets.

Pour rester compatible avec l’ISBN actuel à 10 chiffres, tout en permettant une migration aisée et automatique des anciens numéros ISBN, l’encodage EAN-13 des codes ISBN-10 a été utilisé comme base du format du code ISBN-13, en réutilisant le préfixe 978 et ainsi que la méthode de calcul de la clef de contrôle du code EAN-13.

Dès qu’un domaine n’a plus de numéro disponible, un autre code pour l’en-tête de l’EAN est alors utilisé : 979 au lieu de 978. L’entrée en vigueur du nouveau système est spécifiée pour le 1er janvier 20079. Toutefois, le groupe de code 979 était déjà utilisé pour la publication de partitions musicales, qui entrent dans le champ de la norme ISO 2108 et donc disposent d’un code ISBN à compter de janvier 2007.

Pour l’ISBN-13, sa présentation est la suivante: G – A – B – C – K, où K est la clé de vérification du code EAN (et non plus celle de l’ISBN-10), et où G est un des groupes de 3 chiffres attribués par l’EAN à l’ISBN (actuellement 978 ou 979).

C’est ce code à 13 chiffres qui a été retenu pour servir d’extension à l’ISBN, sous le nom : « ISBN-13 ». Ce code unique a les avantages suivants :

  • il peut être dérivé en EAN-13 (au prix de la perte des tirets séparateurs) ;
  • il permet de réunir sous un même code produit des publications comportant des éléments bibliographiques, audio/vidéo ;
  • il est directement compatible avec les traitements dans les chaînes de commande et d’expédition, où la norme EAN est utilisée pour d’autres classes de produits, ce qui simplifie ce processus ;
  • cette nouvelle numérotation permet d’attribuer des codes ISBN aux éditeurs de publications électroniques.